Caudry, ville de la dentelle. Ici, l’artisanat et le savoir-faire se transmettent sur des générations. Angélique grandit dans cette folle énergie créative où son père lui insuffle cette passion pour le travail bien fait et la beauté des matières rares. Formée à l’école supérieure des arts appliqués, elle poursuit sa quête de connaissances avec des années supplémentaires en stylisme, modélisme et marketing : Savoir créer, savoir-faire, savoir en parler. Nous avons réussi à capter son attention le temps d’en savoir plus sur elle et sa marque qui est devenue un essentiel.
Angélique, après un parcours théorique très bien mené, tu as décidé de faire tes premières armes dans la grande distribution. Avec ton recul, qu’est-ce que cela t’a apporté?
Je suis une bosseuse, j’avais soif de créativité. Je pensais que la grande distribution allait m’offrir un domaine d’expressions plus large avec une cadence qui correspondrait à mes idées vives. Mais avec 10 dessins et 10 patronages par jour puis une production quasi immédiate, le rythme était effréné. Rapidement, j’ai eu envie de donner du sens à mon travail en quittant ce secteur qui ne répondait pas à mes attentes. Cette expérience m’a appris à aiguiser mes réflexes mais surtout à découvrir ce que je ne voulais plus faire.
Tu as pris un virage décisif pour créer une activité à multi-casquettes.
Exactement, le freelance a été ma libération. Cela fait 6 ans que je dessine pour une maison de luxe. J’ai l’impression de poser mon grain de sable et de contribuer à la pérennité de cet héritage fantastique! Ma seconde activité de styliste, dans les secteurs de l’audiovisuel et de la musique, je l’apprécie pour les rencontres et les projets fous, tous différents, un travail à flux tendu qui me donne ma dose parfaite d’adrénaline.
Comment est née la marque Angélique Jacquemin ?
J’ai commencé de manière très simple en créant des vêtements pour me faire plaisir et faire plaisir à mon entourage. La première pièce que j’ai produite est une salopette. Ce vêtement presque ingrat, que tout le monde a porté au moins une fois dans son adolescence, fait référence à quelque chose qui n’est plus vraiment tendance. J’ai eu envie de lui rendre hommage, l’interpréter différemment tout en m’inspirant de son histoire et mettre en avant cette notion d’héritage… J’ai lancé une petite production que j’ai vendue lors d’un événement parisien. C’est là, après de nombreux retours positifs, que j’ai décidé de créer ma marque. Tout s’est enchaîné très vite jusqu’au lancement du site internet en janvier 2018 qui allait incontestablement ancrer la marque dans la réalité !
Tu as choisi de tout faire ici, à Paris. Pourquoi ?
Je suis allée au Salon du Made in France où j’ai eu la chance de rencontrer La Fabrique de la Goutte d’or. Plus qu’un fabricant, c’est avant tout un collectif avec une démarche éthique et sociale forte qui en plus de réhabiliter, à leur échelle, un quartier et un savoir-faire laissés à l’abandon, m’a ouvert les portes de leur fabrique à rêve. C’était fait pour moi.
Quel est le message que tu souhaites transmettre à travers ta marque ?
Je dirais, une marque éthique avec une dizaine de pièces iconiques, bien faites, qu’on a envie de porter tous les jours. La salopette est aujourd’hui un clin d’œil du passé qui a inspiré toutes les autres créations : combinaison, robe manteau, on peut s’habiller avec une seule pièce et c’est ce que je recherchais. Les matières confortables et la qualité de la couture représentent la couronne sur le travail.
Un mot pour qualifier ton style ?
Pointu ! J’ai toujours aimé la mode mais suivre page par page les tendances des magazines est pour moi, un anti-mode. Trouver des pièces qui s’assemblent et qui font que ça nous ressemble, affirmer ses choix et son soi. C’est ça le style Jacquemin.
Comment t’engages-tu dans ta vie quotidienne au-delà de ton travail ?
Je reprends petit à petit les habitudes que j’avais étant enfant : manger mieux et de manière raisonnée, faire attention aux emballages, consommer mieux et bien. Je n’achète pratiquement plus de vêtements neufs ; je donne une seconde vie à ceux de ma mère qu’elle portait quand elle avait à 20 ans ou je chine dans les friperies d’ici et d’ailleurs.
Ta destination préférée pour déconnecter ?
Sans hésiter, Biarritz ! Les amis, la convivialité, l’océan et ses grandes vagues, le vent, les guinguettes… Tout ici est une vraie bouffée d’oxygène.
Ton quartier parisien ?
Le 20e et ses cafés populaires. J’habite boulevard de Charonne, à deux pas de la rue des Vignoles et j’aime mon quartier, c’est une source d’inspiration inépuisable.
Ton prochain challenge ?
L’Asie. J’ai fait la connaissance d’un couple pas comme les autres qui a eu l’idée géniale de proposer, sur sa plateforme digitale, du prêt-à-porter made in France exclusivement pour les marchés asiatiques. En Chine, il y a une très forte demande car la production française est un véritable gage de qualité. Grace à leur concept, je peux réaliser des pièces en éditions limitées à destination de ce nouveau marché. Un challenge risqué qui me permettra, en cas de succès, de proposer mes créations au Japon et en Corée. Fingers crossed !
Une expression positive à nous partager ?
Je dis toujours qu’il n’y a pas de petits plaisirs dans la vie car quand il y a du plaisir, il y a inévitablement du bon.
Angélique Jacquemin
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